Aujourd'hui c'est tranquille. J'suis toute seule, au milieu de ma mélancolie. Les jours s'écoulent, la solitude aussi. En fait, j'suis jamais seule; le hamster dans ma tête me tient toujours compagnie. Mais on s'y fait pas. Être toute seule, ca devient juste une habitude. Pas de bruit dans l'appart, personne qui reviendra ce soir. (Hm. Les chats ça compte pas.) "C'est rien, t'es pas ben vieille. Ça viendra." Je l'ai trop entendu; j'ai presque 30 ans. La désillusion s'installe de plus en plus. On fait quoi, on s'accroche à quoi? Ca s'achète où le bonheur? J'sais pas. J'magasine pas, j'me dis que l'bon Dieu s'en occupe.
C'est drôle la vie; y'en a qui aimerait avoir du temps juste pour eux, qui échangerait ma tranquillité pour leur bordel. Moi c'est l'contraire. Donnez-moi juste une journée de folie, égoïstement. Et j'me sentirais moins seule. Parce que la solitude ça crie pas maman, ça dort pas en cuillère le soir en te flattant la nuque (ouais, parce que les cheveux se font rares dans c'coin là) mais ca t'obsède et ca t'rappelle qu'un jour, ça a déjà été moins noir dans l'ciel.
"Si les étoiles reviennent, j'te jure que je te les décroche. Et pour apaiser ta peine, j'en glisserai une dans ta poche.."
.